Thématiques mensuelles

LE PALUDISME

Les informations suivantes proviennent des données recueillies sur le terrain auprès de 3 camionneurs dans les villes de Bafoussam et Kribi. Ce mois de septembre, la thématique est le paludisme. Cette maladie qui sévit dans les zones tropicales du monde. Selon l’Organisation Mondiale de la santé près de 3,2 milliards sont exposées à la maladie et le Cameroun fait encore partie des pays où la maladie est endémique. Le Cameroun fait partie des  15 pays les plus touchés par le paludisme, avec 3% de tous les cas de paludisme dans le monde. 3% de décès dus au paludisme en 2019 : cela fait du Cameroun le 3e pays d’Afrique Centrale le plus touché par la maladie. La consigne donnée aux deux experts des OBC partenaires du projet MOVIHCAM HOT ROAD, est d’interroger chacun 3 (trois) camionneurs de leurs zones de compétence, afin de recueillir leurs connaissances sur cette maladie bien connue de tous. Les informations qui en découleront pourront servir de boussole pour mieux orienter les sensibilisations sur le terrain auprès des camionneurs, principale cible du projet Movihcam Health On The Road.

Le constat général qui est fait lorsqu’on fait la synthèse des données à notre niveau, le suivant : les camionneurs ont une connaissance plus ou moins approfondie sur les causes, les moyens de prévention et le traitement du paludisme. Certains la connaissance sans pour autant savoir comment elle se transmet ou vers qui se diriger pour bénéficier d’un traitement complet.

 

DETAILS DES REPONSES DONNEES

La synthèse des réponses qui suit est structurée en sous-thème tel que les experts l’ont administré aux camionneurs sur le terrain afin que le niveau de connaissances sur le paludisme soit mieux décelé. Le questionnaire a été fait en sous-thème de questions à choix multiples.

  • Sous-thème 1 : Transmission

Sur ce sous-thème, il est demandé aux camionneur de choisir la bonne réponse sur la liste, à savoir le paludisme est une maladie parasitaire, qui est transmise à l’homme par l’intermédiaire des moustiques. Cette maladie peut toucher les individus de tout âge  (Kribi et Bafousam). Par contre sur la cette première question, un des camionneurs (Bafoussam) estime que le paludisme est une maladie liée à l’eau sale. Et par conséquent, la maladie est transmise à l’homme via les première pluies de la saison.

  • Sous-thème 2 : Personnes à risque

Ici, il est question de choisir par les options proposées, quels sont les individus les plus exposés au paludisme. Les camionneurs de Kribi estiment que tous les types d’individus proposés sont susceptibles d’attraper le paludisme (conducteurs de camions, personnes qui vivent au village, commerçants de nuit, femme enceinte). Par contre les camionneurs de la ville de Bafoussam quant à eux, seuls les femmes enceintes et les personnes vivant dans les villages sont les plus exposées à la maladie.

  • Sous-thème 3 : Prévention

Dans cette rubrique, il est question de dire comment évite-t-on le paludisme en cochant la bonne réponse sur la liste proposée. A ce niveau, un des camionneurs de Bafoussam choisit : « En utilisant l’huile de palmiste », sans doute aurait-il donné la façon de procéder. Pourtant les autres ont donné comme réponses : « en nettoyant les alentours de la maison ; En dormant sous une moustiquaire imprégnée » (Bafoussam, Kribi).

  • Sous-thème 4 : Manifestation de la maladie

Sous cette rubrique, il s’agit de sélectionner le symptôme qui ne correspond pas ceux du paludisme à savoir « les difficultés respiratoires » (Bafoussam, Kribi). Concernant la question suivante relative aux différentes formes du paludisme, il fallait également à nos camionneurs faire un choix parmi les réponses proposées : paludisme des enfants et paludisme des adultes ; le paludisme simple et le paludisme grave ; le paludisme qu’on soigne à l’hôpital et le paludisme qu’on soigne au village ; le paludisme des jeunes et le paludisme des vieux. Dans ce cas précis, les réponses vacillent entre le paludisme des enfants et paludisme des adultes  (Bertoua), et ou encore le paludisme simple et le paludisme grave (Kribi).

  • Sous-thème 5 : Traitement

Comment soigne-t-on le paludisme et quelle est la durée de son traitement sont autant de questions dont les réponses sont attendues sur cette partie. Il ressort ainsi qu’il faudrait se rendre dans une formation sanitaire et bénéficier d’une consultation (Bafoussam ; Kribi), certains camionneurs notamment ceux de Bafoussam préfèrent consommer les remèdes traditionnels, et pour eux le traitement d’un paludisme dure 3 jours.

  • Sous-thème 6 : Perception du paludisme dans le milieu du transport

Il est question que les camionneurs donnent leurs impression sur le paludisme et son évolution dans leur environnement. Sur l’origine du paludisme, ils signalent que ce sont les piqûres de moustiques et le froid. (Kribi, Bafoussam). Ils estiment également toute fatigue corporelle ne déduit pas un cas de paludisme, et que la consomme des boissons fortes ne soigne pas le paludisme (Kribi) bien qu’un des camionneurs pense le contraire (Bafoussam). Ils reconnaissent néanmoins que tous les hommes, « forts » ou « faibles » sont tous vulnérables face à la maladie.

Par ailleurs, à la question de savoir s’ils utilisent une moustiquaire au coucher, nos interlocuteurs répondent tous par la négative parce que selon eux les conditions dans lesquelles ils ont et la routine quotidienne ne permettent pas qu’ils installent une moustiquaire. Parce qu’ils sont des populations mobiles et leur véhicule sert souvent de chambre à coucher (Bafoussam). Pourtant quelques-uns à Kribi disposent d’une moustiquaire.

Lorsque l’expert pose la question  aux camionneurs comment font-ils pour savoir qu’ils ont attrapé le paludisme, certains signalent qu’ils ont leurs techniques à eux, par exemple quand ils ont de la fièvre et les maux de tête (Bafoussam), d’autres vont dans un centre de santé pour faire un test (Kribi). Ainsi pour avoir un traitement, les uns optent pour les médicaments vendus au coin de la rue, boivent aussi des décoctions faites à base de plantes naturelles (Bafoussam). Les autres quant à eux, peuvent boires des décoctions à base des plantes, se diriger vers une pharmacie et obtenir un traitement sur avis du pharmacie, ou alors aller directement consulter auprès d’un médecin à l’hôpital.